mardi

Dans la solitude et l'indifférence

Octobre semble être le mois des chats pour moi. Hier, alors que je rentrais à pied chez moi (je ne rentre jamais à pied d'habitude), j'ai vu un gros chat gris se faire heurter par une voiture. Alors qu'il titubait, déjà mal de sa première rencontre avec le métal, il s'est fait roulé dessus par une voiture roulant en sens inverse. Le cri qu'il a poussé m'a carrément glacé le sang. Le pire, c'est qu'aucune des deux voitures n'a même ralenti pour voir si l'animal avait besoin d'aide. Je pense que les gens ont tendance à oublier que ce chat devait appartenir à quelqu'un qui devait l'aimer beaucoup. Le simple respect de la vie aurait dû suffir à freiner la fuite de ce salaud à la veste en cuir (premier conducteur) et de cette petite pute blonde chauffant la civic coupable du deuxième méfait.

Étant le premier sur les lieux, je suis rapidement accouru vers le matou qui pleurait carrément dans le milieu de la rue en vomissant son sang et en essayant de se mettre debout malgré ses deux pattes avant cassées. Je l'ai vite retiré de la circulation et je l'ai déposé dans l'herbe d'un imbécile qui me criait que le sang allait tacher son entrée. C'est vrai qu'il y en avait beaucoup, j'en avais partout sur les mains et sur le manteau. Le pauvre petit ronronnait en me regardant de son seul oeil encore valide comme s'il me suppliait de faire quelque chose pour que son cauchemard s'arrête. À ce moment là, je me suis mis à penser à mes deux chatonnes encore une fois et j'ai pleuré doucement, en caressant ce chat que j'avais baptisé Grisou, jusqu'à l'arrivée du camion de la protection des animaux. Le gars de la PAQ m'a assuré que ses souffrances seraient abrégées dès qu'il arriverait aux locaux de la PAQ. J'ai dit adieu à Grisou et je l'aurais bien embrassé mais il y avait trop de sang et je crois qu'il ne l'aurait pas remarqué tellement il était près de la mort.

Je me suis arrêté au dépanneur en passant pour aller me laver les mains. En arrivant chez moi, j'ai serré très fort mes deux chatons en espérant que si le pire arrivait, au moins qu'ils ne meurent pas dans la solitude et l'indifférence.

J'espère qu'il te restait des vies au compteur Grisou...

Adieu

2 commentaires:

Chubb a dit…

Côté bien caché de ta personnalité ou mise en scène? J'avoue que je titube entre les deux, pour ne pas dire deux larmes. C'est très très bien.

Stephane Chouinard a dit…

Histoire vraie. Et même que j'ai recroisé Grisou (un autre chat gris finalement) et que j'aurais juré qu'il m'a fait un clin d'oeil. Bizarre la vie des fois.